Peu de nouveauté en ce moment sur le site, pour deux raisons : la première c’est que je me suis lancé dans un nouveau projet, qui vaudra sans doute le coup de faire un autre site, puisqu’il s’agit d’une toute autre époque (suspens !).
Et la seconde, que vous connaissez bien désormais si vous me lisez depuis un certain temps, c’est l’absence de diversité des sets proposés par les fabricants sur la période romaine tardive. C’est la raison pour laquelle j’ai fait réaliser des modèles sur mesure par impression 3D, que vous pouvez découvrir dans ce site.
L’alternative, moins couteuses mais pas plus facile quand on est ni sculpteur, ni surtout quand on a peu de temps, c’est de convertir, plus ou moins lourdement. Je l’ai déjà fait pour des unités de fantassins, assez peu sur les cavaliers.
J’ai donc réalisé une unité de cavaliers plutôt lourde, mais assez dépareillée, qui officiellement sera l’ala Augusta Gallorum Petriana milliaria, mais dont je pourrais faire au choix des bucellaires ou des fédérés, dans l’acception du VIème siècle, époque justinienne.
Car la GRANDE NOUVELLE vient du fabricant Linear-A, qui est en train de produire quantités de sets antiques qui sont aussi qualitatifs ( leurs étrusques par exemple sont de toute beauté !) qu’originaux. Ce fabricant a annoncé, QUATRE nouveaux sets sur l’époque justinienne :
- set 039 Eastern Roman Empire 6th century AD » Roman Infantry » Set 1 (infanterie romaine d’Orient du VIème siècle)
- set 040 Eastern Roman Empire 6th century AD « IMPERIAL GUARDSMEN » of Imperator Justinian I (Garde impériale de l’Empire d’Orient, gardes du corps de Justinien, des excubiteurs ?)
- set 041 Enemies from East Rome 6th century AD (Ennemis de l’est des Romains orientaux, des Perses ?)
- Mais le plus avancé est un « mini-set », qui chez Linear-A représente une scénette : set 011s Imperator Justinian I. Imperatrix Theodora I. (L’empereur Justinien et sa femme Théodora)
Vous l’avez compris, en raison de la proximité temporelle et de l’évolution assez lente des usages militaires à l’époque, je pourrais aussi bien utiliser ces nouveau sets (sous réserve de les voir !) pour mon projet comme recréer l’armée de Bélisaire ou Narses en complétant avec des unités plus anciennes de mon comitatus. Joie !
Pour revenir à mon aile, j’avais besoin dans cet esprit d’une unité « mixte », qui dépeigne autant de la cavalerie frontalière, au nord de la Bretagne, que de futurs cavaliers du corps expéditionnaire de Bélisaire.
L’unité réalisée est à l’origine une aile de cavalerie auxiliaire, qui comme son nom l’indique était composée à l’origine de Gaulois, qui n’avaient pas encore la citoyenneté romaine.
Elle a d’abord été basée à Mogontiacum (Mayence en Allemagne aujourd’hui), pour protéger la frontière du Rhin. Nous le savons avec précision, puisqu’il nous est parvenu une inscription de son préfet, Caius Julius Augurinus, datée de 56.
Après plusieurs années sur le front germain, elle a été transferée en Bretagne pour y garder sa frontière la plus septentrionnale. Nous ne connaissons pas avec précision la date de ce transfert, mais certains historiens estiment que les cavaliers ont pu suivre le grand général Romain Quintus Petillius Cerialis, vers 71, qui écrasa la révolte bretonne de la Reine Boudica (grâce sans doute à nos cavaliers gaulois) que celle des Bataves de Julius Civilis. Excusez du peu !
On sait que cette unité fut toujours basée dans le Nord : une pierre tombale de son signifer (porte enseigne) Flavinus témoigne de sa présence dans le fort de Coria (Corbridge), et la Notitia Dignitatum la place à la fin du IVème siècle dans le fort de Petriana (stanwix aujourd’hui, près de Carlisle), qui lui doit sans doute son nom. Il faut dire que cette aile était la seule milliaire de toute la province, et qu’une unité de presque mille cavaliers était autant un défi logistique d’un pôle d’attraction économique et urbain à lui tout seul ! Cette présence est aussi attestée par une pierre tombale d’un cavalier dont on ne sait malheureusement ni le nom ni l’unité.
Les deux artefacts archéologiques ne nous donnent aucun indice sur le motif du bouclier de cette unité, et comme il s’agit d’une unité de limitanei, de l’armée de frontière, nous n’avons pas de dessin dans la notitia non plus. C’est donc un motif commun mais avec des couleurs inventées qu’ils arborent.
On notera encore une fois l’extraordinaire continuité de l’armée romaine : cette unité a été crée au début de notre ère, et quatre siècles après elle existe toujours ! Mais dans l’armée française il ne reste quasiment plus rien des « grands », les Régiments créés par Louis XIV des « bandes » qui les précédaient…
D’ailleurs, si aucun document ou trace archéologique ne témoigne de sa survie, il y a fort à parier que cette unité à du faire partie, vu sa taille et son potentile militaire, d’une des nombreuses expéditions sans retour de l’armée du Dux Brittaniarum sous les ordres duquel elle était placée.
L’ala Petriana a-t-elle suivi Constantin III en 407 pour faire face à l’invasion qui ravage la Gaule ? Il y a fort à parier que l’usurpateur a du prendre toutes les troupes régulières qu’il a pu, ce qui explique nécessairement le retour des raides pictes dans la région, et l’abandon de facto par l’empire quelques années plus tard d’une province démunie de défenseurs.
Pour la réalisation de cette unité, il y a un peu de tout : des cavaliers lourds romains de la référence MiniArt (Set 72014, Roman Cavalry), pas mal de cavaliers issus des fantassins Italeri (Set 6137- Late Imperial Legion), comme le draconnaire ou le préfet, mais aussi les Goths de Hät ( Coates & Shine, Set 8133, Gothic Army), de MiniArt (72013, Germanic Warriors) et d’Italeri (Set 6138, Gothic Cavalry), qui donne un ensemble assez harmonieux. Evidemment, quelques autres petits soldats ont été sacrifiés, qui pour un bouclier, une arme, une tête…
late roman figurines 1/72 
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