Livres sur l’armée romaine du bas-empire

La bibliographie sur l’armée romaine tardive comprend de nombreux ouvrages : des œuvres d’époque, des travaux généraux d’historiens, mais aussi des monographies très spécialisées sur des aspects très techniques.

Ma passion pour l’histoire militaire romaine m’a amené a toujours plus creuser le sujet sur les derniers siècles des légions, en partant de considérations générales comme les effectifs des armées romaines jusqu’à leur manière de combattre, leur équipement, leur logistique et évidemment leur histoire et leur vie quotidienne. Plus j’ai avancé, plus mes lectures ont varié, l’histoire militaire en elle-même n’ayant un intérêt que restituée dans un contexte global. Par chance, ces dernières années ont vu fleurir des monographies sur des personnages majeurs de l’époque, dont certaines sont des bijoux d’érudition.

Cet article est donc destiné à partager mes découvertes, comme mes références, qui expliqueront autant les choix de mon projet qu’ils pourront aider l’étudiant pour son exposé d’histoire ! Attention, je n’ai pas fait une notule académique pour chaque livre. Je préfère en donner mon impression générale et la valeur que je lui accorde, parfois une info glanée jamais vue ailleurs. Avec un paquet de digressions !

Les principaux travaux sur l’armée romaine sont rédigés en 4 langues : Français, Italien, Anglais et Allemand. Malheureusement, ma maitrise de l’Allemand est si mauvaise que je incapable de lire un ouvrage spécialisé dans cette langue. Dommage, certains ouvrages de référence ont été écrits dans cette langue, et pas tous traduits, dont un monument dont je parlerais plus tard…

Voici donc ce que vous pouvez trouver dans ma bibliothèque… (ajout :  j’ai craqué en rentrant de vacances, je viens de commander à la Oxford University press deux monographies qui me tentaient depuis des années : le Late Roman Warlords de Penny Mc George et le Warfare in Roman Europe AD 350-425 de Hugh Elton. Je vous ferais évidemment un compte-rendu à l’issue de leur lecture !!) Addition du 24/04/2021 : bon, pris d’une immense flemme, je n’en ai pas fait la recension, comme des dizaines de bouquins lus depuis. Promis, un jour !

Les Œuvres d’époque

Ammien Marcellin, Res Gestae

Impossible de ne pas commencer avec Ammien Marcellin. C’est le témoignage exceptionnel d’un soldat de haut rang de l’époque qui s’est découvert une vocation d’historien, et qui a (très) brillamment restitué les événements dont il a été le témoin comme ceux de son temps, avec une grande partie dévolue aux événements militaires.

Ce qui est fantastique avec ce livre, c’est qu’il est très bien écrit, avec parfois un sentiment d’immersion puissant. Et pour cause, il était souvent aux première loges : le siège d’Amida par l’armée perse par exemple est un superbe passage, auquel lui-même a participé en tant que défenseur de la place !

Ammien était un officier d’ascendance grecque (provenant de Syrie, sans doute d’Antioche), qui servit comme protecteur domestique dans la suite du magister militum Ursicin. Il combattit aussi bien contre l’armée Perse qu’en Gaule contre l’usurpateur Silvain. Un témoignage de premier plan donc, suffisamment vulgarisateur pour être assez détaillé militairement, pour ses contemporains comme pour nous. Grâce à lui, on rencontre ainsi fréquemment des unités de la notitia, et c’est pour ma part un plaisir extrême de le lire et le relire. Son livre se termine prophétiquement sur la défaite retentissante d’Adrianople. Récit poignant et terrible, qu’il aura le temps de lire en public à Rome avant sa mort, remportant d’ailleurs un franc succès.

C’est la source principale de bien des historiens sur la période, qui s’accordent tous à le qualifier d’extrêmement fiable. Incontournable.

Claudien, de bello gildonico et de bello gothico

Claudien n’était ni un militaire ni un historien, mais un panégyriste. Une fonction que l’on pourrait retrouver chez certains éditorialistes actuels…

Le panégyriste est un orateur dont la fonction est de chanter les louanges des puissants de Rome : empereurs, généraux… La démarche s’inscrit dans une fonction propagandiste très répandue dans l’antiquité : les éloges panégyriques étaient diffusés dans tout l’empire, destinés à faire connaître les faits d’armes et les réalisations de l’homme ainsi magnifié. Jules César, dans ses commentaires sur la Guerre des Gaules, avait lui poussé encore plus loin l’exercice, en écrivant lui-même ses exploits. Seul un homme aussi extraordinaire pouvait à la fois être homme de guerre génial, politique exceptionnel et écrivain de talent !

Claudien n’est pas de la même catégorie. C’est le « poète officiel » de Stilicon, l’homme fort de l’occident Romain de la fin du quatrième siècle et du début du cinquième. Une grande partie de son œuvre lui est consacrée.

Il écrivit ainsi pour lui deux célébrations de victoires militaires majeures de l’Empire : De Bello Gildonico (sur la révolte du Comte d’Afrique Gildon) et De Bello Gothico (sur la guerre contre les goths d’Alaric pendant deux ans, en 402 et 403).

Son style, ampoulé et pompeux (comme cette phrase !) est assommant. Mais si l’on gratte la licence poétique, on apprend énormément de choses sur ces conflits : non seulement la manière dont ils se sont déroulés, mais des détails militaires très précis et utiles. Une mine d’informations.

Les ouvrages généralistes sur l’armée romaine tardive

La fin de l’armée romaine, de Philippe Richardot 284-476, chez Economica (2005)

Je cite cet ouvrage en premier parce que c’est lui qui m’a « ouvert la porte » sur l’armée romaine du bas-empire. Avant, mes connaissances s’arrêtaient à la grande armée du Principat. C’est avec délices que je découvris sa profonde évolution, passionnante à bien des égards. Je cherchais des éléments sur les circonstances de la fin de l’armée romaine, et ce livre était le bon.

Par ailleurs, il est évident que les causes ne sont pas que militaires, bien au contraire : on peut même conclure que l’armée romaine a remarquablement bien « tenu » dans un contexte de délitement global  : fiscalité dévoyée, exode des villes et captation de la richesse (et des hommes!) par les latifundiaires, multiplicité des menaces, climatologie…

Le livre de Richardot, en 400 pages, dresse un panorama complet de l’armée romaine de Dioclétien à la chute de Rome : ses effectifs, son équipements, ses modes de combat… Si vous ne devez vous procurer qu’un livre, ce sera celui-ci. Remarquablement écrit, il est suffisamment complet pour dresser un panorama global sans pour autant épargner un certain nombre de détails passionnants. Même s’il s’agit de la troisième version, j’ai l’impression que l’auteur en avait encore sous le pied, dommage !

L’armée romaine sous le bas-empire, de Yann le Bohec (2006), chez Picard

Après mon préféré, le pire ! Historien reconnu de l’antiquité romaine, l’auteur livre un monument d’ennui affecté et de raccourcis. Comme s’il se parlait à lui-même, l’auteur passe en revue (très) rapidement le sujet, joue les arbitres sur deux-trois théories en cours, discréditant celle-ci ou invoquant celle-là avec un style très désagréable.

Pourquoi l’avoir mis dans ma bibliographie consacrée à l’armée romaine ? Parce qu’il s’agit d’un des seuls ouvrages généraux consacrés au sujet en langue française, et que son auteur a une meilleure réputation que celle que je lui fait sur ce site. Peut-être d’autres trouveront son livre très éclairant.

Marco Rocco, L’ esercito romano tardoantico : persistenze e cesure dai Severi a Teodosio I, Padoue, 2012.

Si vous lisez l’italien, c’est la meilleure synthèse, et de très loin, des connaissances historiques sur l’armée romaine des deux derniers siècles de l’Empire. C’est d’une richesse incroyable, d’une précision extrême. 600 pages de pur bonheur, voire de drogue dure dans mon cas. Cette somme reprend tous les sujets/thématiques, fait le point des connaissances en y ajoutant toutes les contributions les plus récentes, aussi poussées soient-elles, dans un esprit de synthèse remarquable. ça n’enlève d’ailleurs rien aux apports de Marco Rocco, notamment sur la question des unités seniors/juniors.

Il y a des effets de « mode » chez les historiens. Par chance, l’histoire militaire est en train de reconquérir ses lettres de noblesse, et que celle du bas-empire suscite toujours plus d’intérêt, notamment auprès d’une jeune génération d’historiens comme Sylvain Janniard ou Marco Rocco.

Si je ne devais garder qu’un livre sur le sujet, ce serait celui-là. Exhaustif.

De manière très étonnante, vous pouvez commander la thèse à son université pour 35€ (ce que j’ai fait)… ou la télécharger gratuitement sur le site de l’université ! ( lien ici : http://paduaresearch.cab.unipd.it/3295/1/TesiMarcoRocco2.pdf). Ah que j’aimerais que ce soit le cas pour tous les travaux !!

Giorgio Ravegnani, soldati e guerre a Bisanzio, il Mulino 2009

Le grand historien italien Ravegnani est une référence pour l’histoire militaire byzantine, particulièrement à l’époque de Justinien. Pour ma part, et en toute subjectivité, je place cet Empereur comme le dernier du bas-empire tel qu’il a surgit avec Constantin.

D’un point de vue militaire, cette continuité m’est apparue évidente à la lecture de ce livre : dans l’organisation, ses modes de combat ,son organisation… et sa langue, l’armée de Justinien est bien celle de Théodose ! Giorgio Ravegnani donne une idée très précise de l’armée orientale romaine à la reconquête de la partie occidentale perdue. Une reconquête dont bien des historiens estiment aujourd’hui qu’elle a été un véritable cataclysme pour les territoires libérés, au prix de famines et de massacres qui aboutirent à une dépopulation dont profitèrent de nouveaux envahisseurs.

Pour revenir au livre, uniquement disponible en italien, c’est une source précieuse pour connaître avec précision l’armée de Justinien : ses unités, leurs noms, leur spécialités opérationnelles, leur recrutement…

Les ouvrages thématiques sur l’armée romaine tardive

Corentin Méa. La cavalerie romaine des Sévères à Théodose. (thèse de 2014)

Pour avoir lu nombre de thèses, je dois avouer que rares sont celles qui ont capté mon intérêt à ce point. Celle de Corentin Méa est passionnante, documentée et surtout éclairante. La dimension globale des choix du haut commandement romain en matière de cavalerie est particulièrement bien restituée, et démontre par ailleurs la centralisation et la planification extraordinaire de la machine militaire romaine. Le pragmatisme extrême des Romains, qui « innovent » (ils auraient sans doute désapprouvé ce terme, en grands conservateurs qu’ils étaient) en recyclant, améliorant, refondant l’existant en fonction des menaces comme des contraintes parfois extrêmes, est admirable.

J’ai énormément appris à la lecture de cet ouvrage. A la fois parce que le sujet n’a pas fait l’objet de travaux aussi riches, mais aussi parce que jamais une vue d’ensemble contextualisée n’avait été aussi bien rendue. Les choix de Gallien (vous ne vous êtes jamais demandés pourquoi autant d’equites mauri ou illyriani ?), de Dioclétien, qui structurent la cavalerie tardive romaine, comme les derniers efforts de Théodose en période de crise absolue des ressources, tout est clair !

L’autre point qui me revient en écrivant ces lignes des mois après avoir lu la thèse, c’est la difficulté pour l’armée Romaine d’assurer à ses unités des montures valables (je soupçonne nombre de cavaliers de n’avoir eu que des chevaux de piètre qualité, avec un impact opérationnel sans doute désastreux), et ensuite à les nourrir : la logistique induite est tout simplement vertigineuse. Et comme souvent avec l’armée romaine, diablement efficace !

Pour lire la thèse de Corentin Méa, vous pouvez télécharger ou la consulter à l’adresse suivante : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01135338/file/These_Corentin_MEA.pdf

Iaroslav Lebedynsky, la campagne d’Attila en Gaule, chez lemme edit, 2011

La collection illustoria est une excellente idée : éditer des livres d’une petite centaine de pages sur une bataille ou une campagne méconnue.

La campagne d’Attila en Gaule fait partie de ces grandes confrontations historiques dont finalement on sait peu de choses. Attila envahit la Gaule, son ancien ami le général Aetius, le « dernier des Romains », à la tête d’une coalition hétéroclite plus que d’une armée romaine lui infligea une sévère défaite aux Champs Catalauniques, qui fit rebrousser chemin à l’envahisseur Hun.

Du chemin pris par Attila, des villes qu’il prit comme de la localisation même de la bataille décisive, rien n’est certain. Le mérite de cet opuscule est de faire le point sur ce que l’on sait, en allant jusqu’à tenter de faire parler les chants postérieurs, les sources directes ou indirectes de l’époque (Jordanès, Grégoire de Tours, Sidoine Apollinaire…) ou la toponymie. Malheureusement, on reste sur notre faim, notamment en ce qui concerne la composition exacte (quelles unités régulières?) de l’armée romaine d’Aetius. Encore une fois, réussir à connaître la composition d’une armée romaine à cette date (451), semble malheureusement impossible.

PÉTER KOVÁCS, The late Roman army in Pannonia, 2004

Le site academia.edu a changé ma vie ! Sur cette plateforme, les universitaires du monde entier partagent leurs travaux, et pour les plus mesquins, des teasers appétissants !

Pour qui n’est pas un historien professionnel comme moi, c’est aussi une fenêtre sur quantité de travaux « mineurs » d’un intérêt considérable. Ainsi ce travail d’un historien hongrois sur l’armée romaine tardive en Pannonie en est l’exemple parfait : il a réconcilié les données épigraphiques et celles de la notitia, avec un focus particulier sur la question des fédérés. C’est en multipliant les lectures de ce type qu’on arrive à dégager un cadre général. Utile.

Consultable gratuitement ici :https://www.academia.edu/5577163/The_late_Roman_army_in_Pannonia?auto=download

Jeroen W. P. Wijnendaele, Stilicho, Radagaisus, and the So-Called “Battle of Faesulae” (406 CE)  Journal of Late Antiquity Johns Hopkins University Press ,2016

De Jeroen Wijnendaele, je n’ai pas encore lu son Bonifacius qui me fait saliver. Mais son article sur la bataille de Fiesole entre Stilicon, « général en chef  » des armées romaines occidentales face à l’énorme invasion barbare de Radagaise au cœur de l’Italie est déjà un petit bijou.

consultable gratuitement sur ce site, une authentification par facebook suffit ! https://www.academia.edu/26695912/2016._Stilicho_Radagaisus_and_the_so-called_Battle_of_Faesulae_406_CE_._Journal_of_Late_Antiquity_9_1_

Michaël Vannesse, Les inscriptions militaires tardives de Iulia Concordia : un nouveau décompte (Latomus, 70, 2011)

Le cimetière de Iulia Concordia est un véritable trésor pour connaître un peu mieux l’armée romaine tardive du début du Vème siècle. 44 de ses 270 tombes concernent des soldats, que nous connaissons assez bien grâce à leur épitaphe. Nom, grade, unité d’appartenance, détail biographiques, c’est une véritable mine !!

23 unités de cavalerie et d’infanterie sont représentées (Scholes, légion, vexillations et auxiliats palatins, limitanei pseudocomitatenses…), ainsi que 15 grades. Ce court texte de Michaël Vannesse a le mérite de résumer rapidement les données des sarcophages.

à consulter ici : https://www.academia.edu/5785455/Les_inscriptions_militaires_tardives_de_Iulia_Concordia_un_nouveau_d%C3%A9compte_Latomus_70_2011_

Anna Maria Kaiser, Egyptian Units and the reliability of the Notitia dignitatum, pars Oriens (2014)

Une question revient régulièrement : la notitia est-elle un pur travail de propagande des chancelleries impériales ou décrit-elle la réalité d’un dispositif militaire considérable ? La chercheuse Anna Maria Kaiser, spécialiste en papyrologie, a choisi de confronter la partie de la notitia dédiée à l’Egypte avec la grande documentation issue des papyrus conservés dans la région, source unique et d’une richesse incroyable.

En ce basant sur ces documents, mais aussi sur l’archéologie, l’historienne répond par l’affirmative : oui, la notitia décrit la réalité pour l’Egypte, et plus largement d’ailleurs pour la pars orientis de l’Empire. Ce travail, ainsi que beaucoup d’autres, confortent la valeur du document exceptionnel qu’est la notitia.

Malheureusement, pour la partie occidentale, il est encore impossible de complétement démêler les différentes périodes de réécriture, qui n’ont pas eu lieu dans la parie orientale. De nombreuses théories existent, mais pas de certitude…

A lire ici (an anglais) : http://iowp.univie.ac.at/sites/default/files/IOWP_Kaiser_NotitiaDignitatum_v01.pdf

Les monographies

Jeroen W. P. Wijnendaele, The last of the Romans Bonifatius – Warlord and comes africae, chez Bloomsbury (2015)

J’ai littéralement dévoré ce livre. C’est simple, j’ai voyagé et appris. Que peut-on demander de plus à un livre d’histoire ? Fabuleux ouvrage, qui nous fait découvrir un personnage emblématique de son temps, méconnu et pourtant central dans l’histoire de l’Empire pendant 20 ans de 413 à 433.

Le livre ne tombe pas, comme souvent, dans la réhabilitation qui guette les historiens lorsqu’ils réalisent la monographie d’un personnage sur lequel ils ont passé beaucoup de temps. Bonifatius inaugure le personnage familier de la toute fin de l’Empire de général romain « barbarisé » (sa carrière est intimement liée aux goths : il se fait connaître en blessant leur roi Athaulf devant Marseille, puis commande des fédérés goths en Afrique, avant d’épouser une riche héritière gothe Pélagie, dont la partie la plus intéressante de la dot était ses bucellaires, une garde privée qui sera centrale dans la carrière militaire de Bonifatius). Dans les jeux de pouvoirs impériaux d’une complexité folle entre les pars imperii, les royaumes barbares et les généralissimos, Bonifatius sera le premier à prendre par la force une partie de l’empire, la régenter de manière autonome pour faire avancer sa carrière. En cela il préfigure les Aetius, Marcellinus, Aegidius, Nepos, Ricimer, Syagrius

Le travail de Jeroen Wijnendaele est remarquable d’érudition, avec un formidable focus sur les sources primaires comme une intelligente confrontation des travaux de ses collègues. La chance inouïe avec Bonifatius, c’est évidemment sa correspondance avec Saint Augustin, qui donne à voir le personnage privé. Fabuleux de voir notamment l’évolution de ce soldat, qui confie au prélat sa volonté de devenir moine à la mort de sa (première) femme, et qui finit par être rejeté par l’évêque, horrifié par sa vie dissolue, ses choix politiques et sa pratique religieuse.

Lire ce livre, c’est assister au premier range à 20 ans d’histoire passionnante mais hélas méconnue, les sources étant partielles, souvent contradictoires. ça n’est pas le moindre mérite de ce livre de leur restituer une clarté bienvenue. Il se termine avec le parcours incroyable de Sébastien, son beau-fils, condottiere avant l’heure qui marque la déliquescence définitive de l’Empire occidental.

Le livre n’est disponible qu’en Anglais, mais si vous ne devez lire qu’une seule monographie, lisez celle-là, un chef d’œuvre !

Ian Hugues, Stilicho, the vandal who saved Rome, chez Pen & Sword military (2010)

Aussi incroyable que cela puisse paraître, il a fallu attendre 2010 pour pouvoir lire une vraie biographie de Stilicon. A sa lecture, on comprend pourquoi : les sources ne sont pas nombreuses, alors que les suppositions si ! Ce livre d’Ian Hugues n’apprend rien à celui qui aurait lu les livres que je cite dans cet article. Il a néanmoins l’avantage de compiler ce que l’on sait, plus quelques suppositions, qui seront une bonne entrée en matière pour quelqu’un s’intéressant à la chute de l’Empire Romain, qui commence réellement avec le règne catastrophique d’Honorius.

L’auteur voit en Stilicon un militaire capable, mais bridé par la stratégie romaine de l’époque (éviter la confrontation et privilégier le blocus), né du manque criant de recrues pour renforcer l’armée, les sénateurs ne voulant pas se priver de leur précieuse main d’œuvre de leurs domaines. Pas sûr que Stilicon ait été un grand général à mon avis, mais il est indéniable que la faiblesse numérique de l’armée l’a conduit à une prudence qui lui a ôté toute initiative.

Deux choses me gênent néanmoins dans cette vision :c’est faire des sénateurs un contre-pouvoir diablement efficace, ce qui n’était jamais le cas avant ni après. Et c’est ne pas reconnaître l’incroyable aveuglement de Stilicon dans son obsession à dominer les deux parties de l’Empire, quand celle dont il avait la charge était déjà si menacée (Glidon, puis Alaric, Radagaise, Constantin III, les Vandales-Alains-Suèves en Gaule…). Il lui aura manqué deux choses : un vrai génie militaire, et une approche géopolitique plus vaste. En clair, Stilicon s’est révélé être un honnête militaire doté d’un politicien pas malhabile, mais absolument pas à la hauteur des tragiques événements auquel il a du faire face. Sa loyauté indéfectible à la Maison Théodosienne et finalement à Rome en font pourtant un personnage singulier, qui ne mérite pas non plus la damnation éternelle.

Les ouvrages thématiques sur le monde romain et la guerre romaine

Alessandro Barbero, Barbares : Immigrés, réfugiés et déportés dans l’Empire romain, chez Taillandier (2009)

Un des rares ouvrages consacrés aux Barbares, à travers le prisme romain. J’ai trouvé l’essai brillant, très documenté, et finalement totalement nécessaire pour une meilleure compréhension du monde Romain, qui ne s’arrête pas au Limes, bien au contraire.

J’y ai aussi trouvé une théorie sur les Lètes (Laeti) que j’ai fait mienne. Traditionnellement, on considère que les Lètes sont des barbares faits prisonniers, installés dans l’Empire dans des zones délimitées sous la férule de l’administration impériale. Ils devaient y exploiter les terres qui leur étaient concédées et fournir des soldats lors de conflits. Alessandro Barbero estime qu’en réalité ces barbares sont plutôt  des rapatriés. Les lètes sont donc les « pieds-noirs » romains : citoyens Romains emmenés en captivité par les barbares lors d’invasions ou de raids (ils étaient friands des artisans, des agriculteurs et finalement de toute la main d’œuvre spécialisée romaine), puis libérés par les légions lors de guerres successives. A chaque campagne victorieuse, parmi les conditions de paix imposées aux belligérants, la libération des captifs romains était l’une des clauses majeures, à laquelle tenait particulièrement l’Empire. Barbero voit dans le système létique une relocalisation des déracinés.

Plus globalement, ce livre démontre si besoin était la totale interpénétration des mondes romains et barbares, chacun ayant une influence considérable sur l’autre. Un livre précieux, et remarquablement écrit, la traduction française étant très bonne.

Benoît Rossignol, élite locale et armée, quelques problèmes, thèse (2000)

Un document extrêmement intéressant sur un sujet clef de l’antiquité romaine : l’interdépendance entre l’Armée et la Cité, entre les militaires ou le pouvoir politique au niveau local. Une clef d’entrée pour mieux comprendre aussi ensuite la militarisation de la société romaine au bas-empire. Consultable gratuitement ici : https://hal-paris1.archives-ouvertes.fr/halshs-00125556/document

John Rich, Graham Shipley, War and society in the Roman World, Routledge (2003)

Ouvrage collectif très riche (en anglais) sur l’armée et la société romaine, il propose de nombreuses contributions que je vous laisserai découvrir. Pour ma part, je ne traiterai que de celle qui m’a le plus intéressé, celle de Wolfgang Liebeschuetz qui se trouve page 265.

WOLFGANG LIEBESCHUETZ, The end of the Roman army in the western empire

L’auteur tente de répondre concrètement à une question cruciale : que sont devenues les légions romaines ? La question de la disparition de l’armée romaine est à mon sens un sujet encore très peu travaillé, et auquel personne n’a vraiment répondu. A ma connaissance, le seul élément de réponse existant ne concerne que les dernières unités romaines de Gaule, qui selon l’historien Bernard Bachrach (Merovingian Military Organization, 481-751 ) auraient fourni à Clovis l’organisation, la logistique et les hommes qui lui permirent de conquérir la Gaule. La vie de Saint Séverin nous livre aussi certains détails, assez poignants par ailleurs, d’une garnison romaine en Norique qui envoya des émissaires en Italie pour la solde, et qui ne revinrent jamais. Pour subsister, les soldats se firent colons…

Pour revenir à la thèse de Liebeschuetz, l’armée romaine a disparu parce que le Haut commandement Romain a préféré cantonner les troupes romaines aux garnisons des villes ou aux secondes lignes en bataille. Pour les combats, la première ligne était devenue l’affaire des fédérés barbares, qui finirent par devenir le noyau dur des armées.

Pourquoi ? Souci d’économie du sang romain dans des temps de pénurie d’hommes peut-être. Système fiscal privilégiant l’or à la conscription (c’est moi qui le rajoute), sans doute, d’autant qu’on ne paye les fédérés que pendant la campagne, pas toute l’année. Sans compter les préjugés toujours plus favorables aux barbares en ce qui concerne les activités militaires, tout cela a dû jouer dans ce calcul.

Mais il s’est révélé désastreux, en tarissant petit à petit le recrutement mais aussi la valeur martiale des unités romaines. On se souvient de Théodose battant Eugène à la bataille de la rivière froide en alignant 20 000 Goths en première ligne (la moitié périrent face aux légions gauloises, quand même !!). Selon l’auteur, le Patrice Constantius fit de même lorsqu’il restaura l’autorité romaine sur la Gaule, envahie en 407. Les unités romaines, dont une partie était des troupes frontalières promues dans l’armée impériale, furent laissées en seconde ligne. En première on trouva les buccelaires du futur Empereur, soldats privés, souvent barbares. Une logique que poussa encore plus loin après lui Aétius, qui « hérita » de son armée, mais dont le noyau dur de l’armée étaient composés de Huns qui lui étaient personnellement rattachés.

La thèse est plausible, mais le sujet devrait faire l’objet de multiples approfondissements pour l’étayer. La limite étant évidemment la somme de nos connaissances. Aurons-nous un jour les moyens d’en savoir plus sur ce sujet ?

Edward Luttwak , La grande stratégie de l’Empire romain, Economica (2009)

l’ouvrage date de 1976, et a fait couler beaucoup d’encre. En substance, l’auteur affirmait que l’Empire Romain a adopté une stratégie militaire globale, qui peut se résumer à une défense linéaire dans un premier temps, avec les légions postées sur le limes pour défendre les frontières, voire prendre les devants, et une défense en profondeur dans un second temps, avec un cordon de troupes (limitanei chargés de retarder les incursions)  sur la frontière et des réserves stratégiques (les armées comitatenses et palatinae) pour intercepter les envahisseurs et les détruire. La thèse me semble séduisante, beaucoup d’éléments historiques militent en ce sens. Cela dit, l’auteur a commis le crime de n’être ni un historien, ni un encore moins un spécialiste de la question, ce qu’il a sans doute beaucoup payé. Il est aussi évident que sa démonstration simplifie trop les conditions dans lesquelles une telle stratégie aurait été adoptée. Enfin,, il n’y a matériellement aucune preuve historique (ordres conservés, manuel militaire…) de la conception délibérée d’une stratégie militaire comme nous en avons l’habitude depuis l’époque moderne.

Émilienne Demougeot, La formation de l’Europe et les invasions barbares de l’avènement de Dioclétien au début du VIe siècle, Aubier (1979)

En deux volumes, cette somme extraordinaire ne fait malheureusement pas partie de ma bibliothèque : elle est introuvable ! Heureusement, j’habite à côté d’une des bibliothèques les mieux achalandées du monde, et ils ont un exemplaire…

C’est sans doute le livre le plus utile pour un panorama complet de la période. Écrit il y a plus de 40 ans, il reste totalement d’actualité, ce qui démontre sa qualité exceptionnelle. D’ailleurs, à une période qui n’était pas tendre pour « l’histoire-bataille », la partie militaire est très bien traitée. Une mine d’informations inégalable.

Victor Davis Hanson, Carnage et culture, les grandes batailles qui ont fait l’Occident, Flammarion (2002)

D’où provient la supériorité militaire manifeste des civilisations occidentales à travers les siècles ? Comment expliquer les succès des Romains et des Grecs, mais aussi d’une poignée de conquistadors face à des dizaines de milliers d’Azteques ou d’Incas, ou de tuniques rouges britanniques face à des milliers d’africains ?

Au delà de la culture martiale et de la valeur des hommes, il est bien évident que les Romains n’ont pas gagné quasiment toutes leurs batailles en infériorité numérique, parois dans des proportions énormes, sans un avantage qu’Hanson trouve dans la culture. C’est la culture démocratique, qui tend à rendre le citoyen acteur, et responsable de son sort, qui définit à la fois la manière de combattre et son organisation. L’infanterie lourde légionnaire des citoyens romains est bien plus efficace qu’une armée de mercenaires motivés par le gain ou par une multitude asservie à ses maitres, se battant sous la contrainte?

L’éclairage n’est évidemment pas propre à l’histoire militaire romaine, mais ce livre brillant a tout sa place ici !

Kathryn Fields, Fighting for the Empire: Military Morale in the Fourth Century, thèse (2014)

Le Quatrième siècle est une période riche de guerres civiles, d’invasions, autant d’événements qui pour les contemporains Romains, après « la crise du 3ème siècle », ont forcément affecté le morale des troupes.

L’angle de la thèse est particulièrement intéressant : on sait que des soldats démoralisés, aussi entrainés et équipés soient-ils, perdent en fiabilité, combattivité, et finalement posent des problèmes de discipline. Kathryn Fields a investigué la question avec talent, en traitant à la fois du recrutement citoyen, de l’enrôlement toujours plus massif de barbares pas toujours vaincus ou les effets des victoires et des défaites sur le moral des soldats romains. Malheureusement, elle n’est disponible qu’en Anglais, mais par chance, gratuitement en ligne : https://bir.brandeis.edu/bitstream/handle/10192/26270/FieldsThesis2014.pdf?sequence=1

Vous l’avez compris si vous êtes un fidèle lecteur de ce site, ces derniers temps je n’ai guère eu le temps d’avancer sur mon projet. Non seulement je n’ai pas peint de nouvelles unités, mais je n’ai même pas eu le temps de prendre en photo et rédiger un article sur celles déjà faites ! Je pense notamment à mes centaines de fédérés saxons, mes cavaliers Taïfales ou mes clibannaires archers… Cet article non plus n’est pas complet : il y a des dizaines de livres dont j’aimerai vous parler, sans parler de la liste de tous ceux que j’aimerai lire et que je ne me suis pas encore procurés !!

Je reviendrait donc sur cet article de temps en temps pour rajouter une notule, ça vous fera une raison supplémentaire de lire en plusieurs fois ce gros pavé !!

Christine Delaplace, la fin de l’Empire romain d’Occident. Rome et les Wisigoths de 382 à 531, Presses Universitaires de Rennes (2015)

Oubliez le titre débile (je n’ai pas d’autre mot) et l’illustration de couverture digne d’un mauvais peplum : ils n’ont rien à voir avec la choucroute. Le sabotage de l’éditeur ne fait pas honneur au superbe travail de Christine Delaplace, qui resitue et clarifie les relations des Wisigoths avec l’Empire de manière brillante. Son traitement de l’installation des Wisigoths en Aquitaine est très convaincant : les Romains ont installé une armée, pas un peuple. Main d’œuvre militaire et considérée politiquement et juridiquement comme telle par les Romains, ces derniers semblent avoir fait preuve jusqu’au bout de leur légendaire pragmatisme : envahis, ils ont cherché à utiliser la force de leurs envahisseurs, dans un rapport de forces de moins en moins favorable. J’ajoute que j’ai énormément appris sur la tensions internes au sein des aristocraties gallo-romaines et ses aspirations mortifères. Par contre, j’ai trouvé étonnant que Delaplace se prive de certaines sources, par exemple sur le « warlordisme » Romain. Elle traite de Marcellinus sans jamais faire référence à Penny McGeorge par exemple.

Deux critiques (de simple lecteur, dois-je le rappeler !): une vision un peu idéalisée des Wisigoths, dépeints comme légitimistes et respectueux de la parole donnée : comme souvent avec les ouvrages historiques, parfois le travail déclenche une forme de syndrome de Stockholm de l’historien qui le fait parfois verser dans la « réhabilitation ». (les « pressions » sur Arles sont souvent vues comme de simples ballades par exemple…)

Le deuxième point très gênant, du moins à mes yeux, c’est la vision beaucoup très (trop ?) soft des invasions : à lire C. Delaplace l’invasion de 405 n’était pas grand chose (on se demande bien pourquoi ces mêmes envahisseurs ont démembré l’Empire un siècle après), la frontière rhénane coutait trop cher et n’avait pas d’intérêt stratégique pour l’Empire (WTF???) etc etc etc…

Que ces invasions, sans doute numériquement limitées, n’aient pas tout arasé sur leur passage comme la vision traditionnelle les représente est un fait historiquement démontré. Mais c’est bien l’irruption des Wisigoths depuis Adrianople et des barbares du Rhin qui a mit fin à l’Empire, lui détruisant son armée, ses recettes fiscales puis ses institutions.

Petit détail, le livre est dédié à la mémoire d’Emilienne Demougeot, et ça c’est beau !

Peter Heather, Rome et les Barbares. Histoire nouvelle de la chute de l’Empire, Alma éditeur (2017 pour la traduction française)

Le livre de Peter Heather se veut une synthèse « évènementielle » de la chute de l’Empire Romain d’Occident. C’est une double incongruité chez les historiens actuels, qui négligent de plus en plus l’Histoire chronologique… et la synthèse.

A  sa -plaisante- lecture, on n’apprend rien de révolutionnaire, mais le récit des derniers jours de Rome est l’occasion pour l’auteur d’établir sa thèse, à laquelle je dois dire je souscrit entièrement – ce qui lui fera une belle jambe !

Pour Heather, l’Empire s’est écroulé à l’Ouest, non pas à cause d’un déclin qui est infirmé par toutes les sources (archéologiques, littéraires mais aussi évènementielles), mais par l’irruption de peuples en armes extrêmement nombreux qui ont saturé l’Empire en le confrontant à ses limites.

La première d’entre elles, et sa principale, réside dans sa structure : immensément vaste, l’Empire romain est en réalité largement auto-administré. Les temps de communication notamment ne permettent pas un autre modèle.

Cette administration locale est aux mains d’une élite locale de grands propriétaires fonciers qui s’est rapidement romanisée pour exercer ce pouvoir. Concrètement, la très grande majorité des habitants de l’Empire sont des cultivateurs sans pouvoir politique qui travaillent pour de grands propriétaires fonciers qui l’exerce localement en échange du paiement d’un impôt à l’Empire.

Dans ce contrat, les impôts sont payés parce que l’Empire pourvoit essentiellement deux choses : un environnement économique très favorable et, surtout, la sécurité. L’impôt est d’ailleurs directement lié au paiement des armées impériales.Les multiples et énormes invasions mettront à mal ce fonctionnement : si les grands propriétaires terriens Gaulois ne sont plus protégés par les légions qui n’ont pu empêcher les invasions, ils iront se mettre sous la protection du Roi Wisigoth qui occupe le territoire où se situent leurs domaines. Pas de gaité de cœur, mais leur richesse ne provenant que de la terre, ils y étaient attachés plus qu’à leur loyauté impériale : c’est de la première qu’ils tiraient leur rang et leur richesse. Et les Barbares furent assez avisés pour se concilier cette élite (sans laquelle ils auraient bien été en peine d’administrer leur nouveau royaume) en leur laissant toute (les Wisigoths, les Francs ?) ou partie (Les Burgondes et leur loi Gombette, les Vandales…) de leurs domaines.

Reste la question de l’effondrement militaire. Heather ne traite que superficiellement le sujet, tout en assénant sa thèse que je trouve salutaire dans a période actuelle ou l’on lit un peu n’importe quoi : l’Empire a été victime d’une multiplicité d’attaques conjointes de très forte ampleur. Les Goths de Fritigern, puis ceux de Radagaise, puis le passage du Rhin par la coalition vandales/alains/Suèves mobilisaient à chaque fois entre 15 000 et 20 000 guerriers, voire plus. Des forces très importantes, que l’Armée romaine, dispersée sur son immense territoire pour lutter contre toutes les menaces, y compris celles à « basse intensité » (berberes, bagaudes internes, Saxons, Francs) et celle plus structurelle des Sassanides (qui mobilisait un quart de toutes les forces romaines en temps de pays !) ne pouvait vaincre en même temps. Pire, à chaque territoire perdu, les recettes fiscales qui en provenaient étaient perdues pour financer de recrutements supplémentaires :  un vrai cercle vicieux.

Dit autrement : une seule de ces invasions aurait été facilement gérable par l’Empire, comme le démontre par exemple le sort de la horde de Radagaise, qui était semble-t-il immense. Mais trois en même temps, c’était trop pour des armées romaines numériquement très inférieures, et dont l’éloignement ne facilitaient pas la coordination face des adversaires résolus et regroupés.

Dernier point intéressant du livre d’Heather, il explique ces grandes coalitions par justement plusieurs siècles de confrontations avec l’Empire : les Germains du Ier siècle, très jaloux d’une autonomie tribale de faible envergure, ont concentré leur pouvoir politique au profit de dynasties qui ont su fédérer ces grandes armées. Poussées à l’invasion par la richesse romaine et surtout la menace des Huns, elles firent voler en éclat le dispositif défensif romain en le saturant.

Une fin d’autant plus triste qu’on peut isoler quelques circonstances aggravantes qui ont décidé du sort de l’Empire, de la mort de Constantius qui ne pouvait tomber à pire moment aux échecs des flottes de Majorien et Basiliscus contre les Vandales.

7 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Patrice KEUSCH dit :

    Très bonne analyse des figurines.
    Une période intéressante mais très mal fournie en figurines 1/72

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    1. chariobaude dit :

      Merci Patrice. Effectivement, les fabricants ne se bousculent pas sur cette période ! je viens de contacter Strelets, à l’approche intéressante, et ils m’ont répondu que ça n’était pas dans leurs plans…

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